17/2/12

Le modèle turc s'effondre…

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Au moment où le clan Erdogan et la confrérie Gulen se lancent dans une féroce guerre du pouvoir en Turquie, des nouvelles  vagues d’arrestations visent les kurdes et les opposants. Plus de 1090 personnes ont été arrêtées en 42 jours, soit en moyenne 26 par jour.
Le modèle turc tant vanté par l’Occident pour le monde arabe n’arrive plus à cacher ses fissures.  Le bateau commence à prendre de l’eau, après dix années de pouvoir construit sur des manipulations avec l’aide de l’Occident. Rien que de la promesse, et les reformes aboutis n’avaient qu’un seul but : la prise de tous les mécanismes de l’État.



La magie Erdogan se dissipe

Au moment où « Erdogan le magnifique » se croyait invincible et presque sur de devenir le seul maitre du pays, la Confrérie de Fethullah Gulen, son allié fort, a déclaré une guerre ouverte, ce qui a choqué le gouvernement AKP, parti islamo-conservateur.

Le chef du renseignement turc (MIT), Hakan Fidan, nommé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan,  a été convoqué le 8 février par un procureur d'Istanbul, sous prétexte d’avoir eu des contacts secrets avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2010, à Oslo. Le même procureur a délivré deux jours plus tard un mandat d'arrêt contre l'ancien chef du MIT, Emre Taner, un autre ancien haut responsable, Afet Gunes, et deux fonctionnaires en activité de cet organisme. Le troisième jour, le procureur Sadrettin Sarikaya a été dessaisi de son enquête sur le KCK, une affaire planifiée par le gouvernement pour réprimer le mouvement politique kurde. Paradoxalement, cette affaire se retourne contre son planificateur.

Ils se battent pour…

« Ceux qui jouent souvent avec leurs armes risquent de se viser en fin de compte » écrit Yildirim Turker, du journal Radikal. « Ils se battent pour saisir l’arme qui sera pointé sur nous », les kurdes, les pauvres, les travailleurs et tous ce qui se rangent à leurs cotés, ajoute Turker, l'un des rares journalistes à oser critiquer le gouvernement.

Une crise de l’AKP

Pour Cengiz Candar, journaliste connu,  ça n’a aucun rapport avec le PKK et la question kurde, car Erdogan était déjà sur la ligne sécuritaire face au problème kurde. « Le débat sur le PKK est pour but de légitimer cette enquête » affirme le journaliste.

La lutte du pouvoir entre le clan Erdogan et la confrérie qui s’est implanté dans le système d’État, notamment chez la police et le parquet,  était déjà visible dans les pages du journal Zaman, porte-parole de Fethullah Gulen qui vit actuellement sur une parcelle de terrain achetée au milieu des montagnes Pocono en Pennsylvanie au États-Unis.

« C’est une guerre du pouvoir. Il y a une crise de l’AKP » déclare Selahattin Demirtas, le co-président du parti kurde BDP, soulignant que cette crise risque de conduire le pays dans le chaos.

« Guerre à mort » entre le clan Erdogan et la confrérie

« Une guerre à mort », tel est le titre de l’article du journaliste Ahmet Altan, dans le journal Taraf.  Pour lui, « soit Erdogan et ses partisans seront chassés de l’État, soit la confrérie et ses membres. »

Pour Erdem Can, de l’agence de presse kurde Firat, cette opération conduira le pays inévitablement à des élections anticipées.

Erdogan et son allié n’ont jamais eu, ni hier ni aujourd’hui,  de volonté pour aller vers la démocratie et d’élargir les libertés. Mais l’Occident a soutenu ouvertement ce gouvernement, en le présentant comme un modèle démocratique pour le monde arabe, pour ses intérêts stratégiques et économiques.

Plus de 1090 arrestations en 42 jours

Ce modèle qui commence à se décomposer a transformé le pays en une prison à ciel ouvert devant les yeux du monde. Erdogan et son allié à tout fait et continue de mobiliser toutes ses forces pour intimider l’opposition et en finir une fois pour toute avec les kurdes qui restent toujours mobilisés et déterminés malgré les pratiques fascisantes qui rappellent la période la plus dure de la junte militaire de 1980.

Au moins 1092 personnes ont été arrêtées entre le 1e janvier et 11 février, soit en moyenne 26 par jour, pour des motifs politiques, notamment dans le cadre de l’affaire KCK, selon un bilan de l’ActuKurde à partir des articles de deux agences de presse, Firat et Dicle.

205 personnes dont au moins 25 enfants ont été arrêtées au cours de onze premiers jours du février, parmi eux figurent un enfant de 10 ans arrêté à Diyarbakir le 11 février, des élus, des journalistes, des femmes activistes et des étudiants. Dans aucun pays du monde, même les plus répressifs comme Syrie, on ne voit autant d’arrestations politiques.

La plus grande prison du monde

La Turquie est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les journalistes avec 106, pour les élus avec des centaines dont 16 maires du parti kurde et huit députées, pour les enfants avec plus de 2 300, pour les étudiants avec 500, pour les avocats avec environ 40 et pour les syndicalistes avec environ 40.

Plus de 6200 membres actifs du Parti pour la paix et la démocratie (BDP) se trouvent aujourd’hui derrière les barreaux, dans le cadre de l’affaire KCK, lancée en avril 2009, quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipaux.

Un régime voué à chuter

Le KCK, accusé par les autorités d’être la branche politique du PKK qui, selon le premier ministre turc Recep Tayyi Erdogan, œuvre pour un État « parallèle », mais il s’agit d’un « coup politique » pour réduire au silence tous ceux qui critiquent le gouvernement, selon le principal parti kurde BDP et les opposants.

« En réalité, ce sont l’AKP et la Confrérie Gulen qui œuvrent pour un État parallèle, soit l’Etat profond » affirme la députée de la gauche allemande « Die Linke » Ulla Jelpke, selon l’agence Firat.

Le régime AKP bat tous les records du monde avec ces chiffres, ce qui n’est surement pas un modèle démocratique ou  une « démocratie avancée » vantée par Erdogan, mais un régime voué à chuter.
Maxime Azadi

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