Un soldat accusé d’avoir tué le terroriste palestinien blessé a délibérément exécuté l’homme, a déclaré le procureur militaire mardi lors d’une audience, mais a laissé entendre qu’il ne serait pas inculpé pour meurtre.
Prenant la parole au sujet d’une affaire qui est devenue politique et alors que des centaines de personnes manifestaient pour soutenir le soldat, le procureur a affirmé que l’accusé a tiré sur le Palestinien dans la tête à Hébron jeudi bien que l’agresseur ne représentait plus aucune menace.
Un soldat de Tsahal a été légèrement blessé dans l’attaque au cours de laquelle un autre terroriste palestinien a été abattu.
Le soldat, dont le nom est sous embargo, a été filmé jeudi en train de tirer sur un terroriste palestinien blessé et presque immobile dans la tête peu après à une attaque au couteau à Hébron. Le soldat a été interpellé vendredi pour suspicion de meurtre. L’arrestation a mis en colère sa famille, les politiciens de droite et d’autres qui prétendent que l’armée a passé un jugement sans enquêter sur l’incident.
Le procureur a laissé entendre lundi que le soldat pourrait faire face à des accusations d’homicide involontaire revenant sur une déclaration qu’il avait faite vendredi où il avait affirmé que le soldat pourrait faire face à des accusations de meurtre.
« Nous essayons de décider de quoi il pourrait être accusé, y compris d’homicide involontaire », a déclaré le procureur à l’audience.
Le procureur a également précisé que le soldat, qui avait initialementdéclaré que le terroriste palestinien constituait une menace, avait modifié son récit de l’incident lors de l’interrogatoire.
Pendant l’audience, environ 1 000 manifestants se sont rassemblés devant le tribunal de Qastina, près de la ville de Kiryat Malachi, pour montrer leur soutien au soldat. Le député Avigdor Liberman, le dirigeant d’Yisrael Beitenu a participé à la manifestation.
Les hauts responsables de Tsahal et le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, ainsi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont défendu leur décision d’inculper le soldat et ont insisté sur le fait que ses actes ont violé le code de l’éthique de l’armée.
Yaalon a également fustigé d’autres législateurs pour « incitation » [à la haine] contre la hiérarchie de l’armée en défendant le soldat.
Selon l’armée, le soldat avait affirmé avant de tirer que le terroriste palestinien, qui avait survécu à l’attaque, devait être tué, et a dit à ses commandants après que le terroriste méritait de mourir.
En Israël, l’incident a rapidement dégénéré en un débat national sur les règles d’engagement de l’armée israélienne et de son utilisation de la force en ce qui concerne les Palestiniens.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a lundi demandé que le soldat soit traduit en justice.