29/7/12

Pénurie de pain à Alep, l’avenir se prépare au Kurdistan

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Des centaines de personnes s'engouffrent devant
 un four pour acheter du pain
Alors que les combats entre le régime de Bachar el-Assad et des groupes armés soutenus par l’Occident s’intensifient et les massacres se poursuivent,  des centaines de milliers de personnes manquent notamment de farine et d’électricité. Au Kurdistan syrien, les habitants s’organisent pour le futur du Moyen-Orient.
La révolte lancée mi-mars 2011 s’est vite transformé en une confrontation sanglante, causant des milliers de morts.  Aujourd’hui, les combats se concentrent plutôt dans les quartiers loin du centre d’Alep. Les tanks et les hélicoptères continuent de bombarder, a-t-on appris d’un journaliste kurde sur place. Le centre-ville est toujours sous contrôle de l’armée d’Assad.
Des centaines de morts d’une part, la pénurie de farine, d’électricité et d’eau d’autre part. « Les foyers sont privés d'électricité jusqu'à dix heures par jour » dit le journaliste.  La vie quotidienne devient insupportable sans électricité qui rend inutile les climatiseurs sous la chaleur.  Les habitants de la ville manquent aussi d’eau froide.
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La plupart des fours sont fermés. Des centaines de personnes s'engouffrent devant un four pour acheter du pain.  Les transports en commun sont arrêtés et les réseaux de communication sont souvent coupés. Il y a également une pénurie de gaz et d’essence. Pendant la guerre, acheter du gaz ou de l’essence demande plus d’argent. Le prix est trois fois plus élevé qu’en temps normal.
Les deux quartiers d’Alep, Ashrafia et Sheikh Maqsoud, où vivent quelque 600 mille kurdes, sont plus sûrs mais rencontrent les mêmes problèmes.  De longues files d'attente pour acheter du pain.
Le chef du principal parti kurde PYD, Saleh Moslim, affirme que tous les moulins étaient sous contrôle du régime, ce qui explique pourquoi les habitants n’ont pas aujourd’hui accès à la farine pour faire du pain.
Kurdistan, la région la plus sûre
unites_de_defense_populaire_22_juillet_2Au nord, dans la région kurde, les comités du peuple travaillent sans cessent pour faciliter la vie quotidienne des habitants. La région est sous la protection des Unités de défense populaire ( YPG), des militants armés kurdes.  Contrairement aux autres groupes en Syrie et aux opposants soutenus par l’Occident, les kurdes sont les plus organisés et les seuls ayant un projet concret pour l’avenir du pays : l’autonomie démocratique.  Le principal parti kurde travaillait sur ce projet depuis plus de quatre ans. Les militants du YPG sont très disciplinés bien recrutés et formés idéologiquement et  ils dépendent des conseils du peuple qui dirigent les villes sous leur contrôle dans le cadre de l’autonomie démocratique.  Les femmes et les jeunes ont aussi leurs propres conseils et associations.
Après le lancement de la révolte,  les kurdes ont aussitôt lancé la construction de leur autonomie démocratique, en ouvrant à l’initiative du PYD des écoles de langue, interdits jusqu'à la révolte, changeant les nomes des villes et des villages arabisés, créant des communes, des conseils du peuple et des comités de légitime défense pour protéger la population.
La population kurde syrienne est estimée à environ 3,5 millions, soit 15 % de la population du pays, dont un demi-million à Damas et 600.000 à Alep.
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Quel est le projet du CNS pour l’avenir de la Syrie ?
Face à un régime répressif et sauvage, des groupes armés mènent une guerre sans aucune idéologie et sans programme,  avec le soutien de l'Occident et du trio Qatar-Turquie-Arabie Soudite. Ces trois derniers ne sont pas moins répressifs et ennemis des libertés que la Syrie. 
On ignore pour quel avenir luttent ces groupes armés et le Conseil National Syrien (CNS) car ce conseil ne propose aucun projet alternatif et démocratique. Formé à Istanbul, il refuse la reconnaissance du peuple kurde en tant que nation et une autonomie dans la future constitution, agissant selon les intérêts de la Turquie. Cette dernière soutient, forme et finance les groupes armés, affirme soutenir la libération du peuple syrien, mais son premier ministre fait preuve d’un racisme profond et d’une hostilité incroyable quand il s’agit des kurdes.  
Le chef du principal parti kurde PYD, Saleh Moslim, appelle le gouvernement turc au dialogue avec les kurdes au lieu de menacer. « Une intervention militaire contre les kurdes syriens aura des conséquences catastrophiques pour la Turquie » ajoute-il, en réponse aux menaces du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Quant à l’Armée syrienne libre (ASL), sa composition reste floue et elle serait constituée d’anciens membres du régime, des syriens victimes d'oppression, de plusieurs bandes et de mercenaires. Le seul but de faire chuter le régime ne garantit pas l’avenir.

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